# 12 / 2019
01.07.2019

L’administration publique suisse ne cesse de croître

Indicateur 8: Comparaison de l’efficacité avec l’étranger

Une comparaison entre pays renseigne également sur l’efficacité de l’administration publique. La Banque mondiale tente de mesurer la performance des gouvernements en combinant divers classements et enquêtes quantitatifs et qualitatifs. La Suisse obtient de très bons résultats dans cette comparaison. Notre pays offre des services publics de haute qualité.

En matière d’efficience, il faut toutefois prendre en compte non seulement la production (services gouvernementaux), mais aussi les intrants (l’argent des contribuables). Si l’on compare les dépenses publiques en pourcentage du PIB, la Suisse se situe dans la moyenne. Étant donné que les caisses d’assurance-maladie et les caisses de pension de nombreux autres pays développés sont financées par l’argent des contribuables, le ratio effectif des dépenses publiques de la Suisse s’élève à 44% environ, ce qui fait reculer notre pays dans le classement.

L’efficacité de l’administration publique peut être comparée entre les pays en combinant la performance de l’État et les dépenses publiques relatives. Ici, la Suisse n’obtient qu’un résultat moyen (point rouge), surtout si l’on considère le ratio effectif de l’État (point orange). D’autres pays, comme Singapour, la Nouvelle-Zélande et Hong Kong atteignent des valeurs aussi élevées que la Suisse en termes de qualité, mais dépensent beaucoup moins d’argent pour obtenir ce résultat.

Figure 8

Attention, la qualité des données fournies par la Confédération est insuffisante

Pour diverses raisons, la qualité des données est insuffisante, tant en ce qui concerne le nombre d’employés que les salaires. Premièrement, la méthode de collecte des données a été modifiée régulièrement. Le changement le plus important s’est produit entre 2008 et 2011, lors du passage du recensement des entreprises à la statistique actuelle sur la structure des entreprises (STATENT). Mais même avec STATENT, les données ne sont pas toujours cohérentes. La méthode d’enquête sur les équivalents temps plein a ainsi été ajustée pour l’année 2015, ce qui complique la comparaison avec les chiffres de 2014.

Deuxièmement, les causes de la croissance ne sont pas claires. Une augmentation de l’emploi dans l’administration publique peut être attribuée à la nationalisation d’un secteur ou à la bureaucratisation d’une activité existante de l’État. Les autorités ne fournissent pas souvent une explication détaillée des causes d’une augmentation et d’une diminution de l’emploi dans les administrations publiques. Le canton de Berne est un exemple positif à cet égard. Comme il s’agit toutefois d’une exception, les données ne peuvent pas être corrigées dans le but de tenir compte de ruptures structurelles.

Troisièmement, il découle de la critique précédente qu’il est rarement possible de savoir combien de personnes travaillent dans quels domaines. Dans la plupart des cas, le nombre d’employés n’est indiqué que par département; une subdivision plus détaillée n’est normalement pas disponible.

Quatrièmement, seuls les salaires moyens et médians sont disponibles pour l’administration fédérale. Aucune information n’est fournie sur la composition de l’administration et les salaires des différentes fonctions. Par conséquent, il n’est pas possible de vérifier si les salaires élevés peuvent être justifiés par une proportion plus élevée de travailleurs qualifiés.