# 09 / 2018
11.06.2018

Commerce suisse: une branche vitale face à de grands défis

1. Introduction

Indispensable pour une économie viable

De nos jours, le terme de commerce est souvent associé à la forte croissance de l’interdépendance internationale, entraînée par la mondialisation. Mais l’échange transfrontalier de biens et services n’est pas une invention moderne. Le commerce a de tout temps été primordial pour la société. Les commerçants étaient souvent des voyageurs, des érudits et des explorateurs qui ont favorisé les échanges non seulement économiques, mais aussi culturels entre les différentes régions du monde. Aujourd’hui, le commerce fait plus que jamais partie intégrante de notre vie. Il est non seulement l’une des principales branches économiques, mais assume également toute une série de tâches cruciales pour le bon fonctionnement de l’économie et de la société.

Le commerce désigne d’une part l’échange de biens matériels et immatériels, de l’autre la totalité des entreprises commerciales. La nomenclature générale des activités économiques (NOGA) distingue le commerce de gros, le commerce de détail ainsi que le commerce d’automobiles et de motocycles. Cette dernière division est répertoriée à part à cause du volume des activités concernées.

Dans le circuit économique, les grossistes et détaillants se situent entre les producteurs et les consommateurs. Le grossiste achète de gros volumes directement au producteur en Suisse ou à l’étranger (importations). Il vend la marchandise en plus petits lots au détaillant ou au producteur secondaire national (cf. figure 1). Les produits transformés par le producteur secondaire sont vendus à l’étranger (exportations) via le commerce de gros ou directement, ou au commerce de détail. Le commerce de détail vend à son tour en plus petites quantités au consommateur final.

Figure 1

Représentation très simplifiée. Il est tout à fait possible, par exemple, que le détaillant achète directement à l’étranger, que le consommateur final consomme directement chez le producteur ou que l’industrie manufacturière exporte directement à l’étranger.

Fâcheuse tendance à plus d’entraves au commerce

Le commerce se transforme. Les possibilités techniques avancées créent une grande pression à l’adaptation. Ces dernières années, le commerce de détail a ainsi vu l’arrivée des caisses en libre-service. La numérisation simplifie aussi l’intégration verticale du commerce de gros et de détail ou renforce la concurrence importée. Le vent cru du protectionnisme soufflant depuis la crise financière est cependant bien plus problématique que le changement structurel. Selon une analyse de Global Trade Alert, depuis novembre 2008, l’ensemble des pays du globe ont pris deux fois plus de mesures, si ce n’est plus, pour entraver le commerce que pour le favoriser.

Ci-après, nous examinons en détail la branche du commerce en Suisse. Quelles fonctions remplit-elle et quel est son poids dans l’économie nationale? Quels défis doit-elle affronter et comment se présente son avenir?