christoph mäder

« La durabilité implique de rester responsables – et non d’accumuler des montagnes de dettes »

Tout sauf durable

D'un coup d'oeil

 

  • La population suisse ne souhaite pas que les entreprises familiales soient affaiblies et incitées à quitter le pays
  • Elle a refusé l’initiative des Jeunes socialistes mais le prochain coup de massue fiscal est déjà à notre porte
  • L’initiative populaire pour un fonds climat promet davantage d’impôts et de dettes

Dimanche dernier, la population suisse a refusé l’initiative des Jeunes socialistes à 78%: une nette majorité ne souhaite pas que les entreprises familiales soient affaiblies et incitées à quitter le pays. Cette initiative n’a recueilli une majorité de voix dans aucun canton. La population a compris qu’elle aurait été dommageable pour la place économique suisse. 

Mais le prochain coup de massue fiscal de la gauche est déjà à notre porte. En mars 2026, nous voterons sur l’initiative pour un fonds climat, qui souhaite également prendre des mesures incisives «pour le bien de tous». 

Initiative pour un fonds climat: plus d’impôts et de dettes 

L’initiative pour un fonds climat va plus loin que celle des Jeunes socialistes. Elle demande que 0,5 à 1% du produit intérieur brut suisse soit versé chaque année dans un fonds climat. Les moyens récoltés pourraient atteindre 9,6 milliards de francs d’ici à 2030. 

Il y a trois possibilités pour assurer le financement annuel d’un tel fonds. Premièrement, la Confédération pourrait l’alimenter en augmentant massivement les impôts. Ceux-ci pèseraient lourdement sur les ménages et les entreprises et affaibliraient la performance économique. Comme le montre le refus catégorique de l’initiative des Jeunes socialistes, cette option risque d’être difficile à faire passer politiquement. 

Deuxièmement, le fonds climat pourrait être alimenté au prix d’économies massives dans le budget fédéral, sur les dépenses sociales, l’éducation, la recherche, les transports publics, l’agriculture ou la défense nationale par exemple. Les partisans de l’initiative seront probablement les premiers à s’y opposer. 

Troisièmement, le fonds pourrait être financé par de nouvelles dettes. Dans cette perspective, les initiants ont prévu une échappatoire dans les dispositions transitoires de leur projet: les dépenses du fonds ne doivent pas être soumises au frein à l’endettement. Le fonds climat pourrait ainsi être financé par un nouvel endettement massif de l’État fédéral. C’est facile sur le plan politique, mais aussi irresponsable. Et, financer la politique climatique par la dette est tout sauf durable. 

Une attaque contre le frein à l’endettement 

Le fonds climat présenté est donc un fonds qui s’appuie sur la dette. Le frein à l’endettement serait affaibli pour pouvoir accumuler des dettes et distribuer de l’argent. Or les générations futures devront un jour rembourser les coûteuses dettes climatiques. 

La protection du climat est importante, mais la Suisse fait déjà énormément. Elle n’a certainement pas besoin de nouvelles subventions. Celles-ci sapent des initiatives privées et affaiblissent la place économique. Il est bien plus important de renforcer des incitations basées sur le marché afin de promouvoir l’innovation. 

La durabilité implique de rester responsables – et non d’accumuler des montagnes de dettes. Le frein à l’endettement a permis à la Suisse de demeurer exemplaire en matière de politique financière. Depuis son introduction, elle a pu dégager des excédents et réduire sa dette nette. Le fonds climat proposé réduirait tout cela à néant.

Ceci est un extrait de la Newsletter «Point de vue.» d'economiesuisse. Restez informé(e) et inscrivez-vous à la newsletter ici.

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