Concilier vie professionnelle et mandat politique : un défi permanent

« Si vous ne vous occupez pas de la politique, la politique s’occupera de vous »

Cet adage, Guy-Philippe Bolay, directeur adjoint de la Chambre vaudoise du commerce et de l'industrie (CVCI) et député au Grand Conseil vaudois l'a fait sien.

Voilà près de trente ans qu'il concilie vie professionnelle et mandat politique, défi que la majorité des élus suisses aux niveaux communal, cantonal et fédéral doit relever. « Cela prend un temps fou » dit-il, car il ne faut pas seulement prendre en compte le jour de séance hebdomadaire du Grand Conseil, mais également le temps de préparation, la présence au sein des différentes instances du parti et un certain nombre d’autres activités démontrant son intérêt pour sa région.

La CVCI ne compte pas moins de deux élus (un député au Grand Conseil et une Municipale) et une candidate aux élections fédérales de l’automne prochain parmi ses cadres. Ceci est possible grâce à une gestion flexible des heures de travail de ces collaborateurs ou à l'aménagement de temps partiels très bas. Par ailleurs, pour les dossiers d'ordre économique, ces élus peuvent bénéficier de l'appui de leurs collègues en plus de leur propre expertise. En tant qu'employeur, la CVCI bénéficie aussi de l'engagement de ses cadres pour la collectivité.

« L'image négative de la politique est malheureusement importante et limite l'engagement des représentants de l'économie » regrette toutefois Guy-Philippe Bolay. Soutenir le système de milice passe donc à ses yeux par une meilleure perception de la chose publique. L’engagement des élus miliciens n’est pas toujours reconnu à sa juste valeur. Il ne faut pas seulement compter sur la compréhension de l'employeur, mais également pouvoir s’appuyer sur son entourage, et faire apprécier la plus-value et les vertus de ce système aux électeurs.

Guy-Philippe Bolay le reconnait, il n'est pas facile de tout mener de front, mais lorsqu’il s'exprime sur les sujets économiques au Grand-Conseil, il se sait écouté : « on me reconnait une certaine expertise ». Cette crédibilité repose sur un travail de longue haleine, c’est pourquoi il attache autant d'importance à former la relève et encourage ses jeunes collègues à se lancer.