# 5 / 2021
07.05.2021

La Suisse et la Chine

Questions liées aux droits de l’homme

Les droits de l’homme sont une valeur fondamentale de notre société. Ils occupent, à juste titre, une grande place dans la politique étrangère de la Suisse. La Confédération doit mener une politique cohérente à long terme, que ce soit à l’égard des pays développés, des économies émergentes ou des pays en développement.

L’intérêt de la Suisse à entretenir de bonnes relations économiques avec la Chine ne signifie pas que l’on puisse ignorer les violations des droits de l’homme. Ces violations doivent être condamnées et la Suisse doit contribuer à les empêcher. La Suisse peut et doit faire valoir son point de vue – dans le dialogue.

C’est dans le cadre de la communauté internationale des États qu’elle peut le mieux exercer une influence. La Suisse peut faire valoir sa position dans les organisations internationales, surtout au sein de l’ONU. Elle l’a fait en 2018, en exprimant devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU ses inquiétudes sur les camps dits de rééducation dans la province du Xinjiang.

Le dialogue est au cœur de la politique étrangère suisse. Si des sanctions internationales étaient prononcées, la Suisse se référerait à celles de l’ONU. De cette manière, elle ne met pas en péril sa position neutre, axée sur le dialogue, et ne risque pas de devenir une plaque tournante permettant de contourner les sanctions d’autres États.

À côté de son engagement multilatéral, la Suisse poursuit toujours la voie bilatérale. Elle mène depuis bientôt trente ans un dialogue sur les droits de l’homme avec la Chine. Rares sont les autres pays ou organisations à mener un tel dialogue institutionnalisé avec l’empire du Milieu. C’est le cas de l’Allemagne, des Pays-Bas, de l’UE et de la Nouvelle-Zélande. Dans ce cadre confidentiel, même des questions très critiques sont abordées.

Le dialogue sur les droits de l’homme a été temporairement suspendu par la Chine en août 2019, mais en octobre déjà, lors de la visite du ministre chinois des Affaires étrangères, il a été décidé de le reprendre. La nouvelle session de dialogue prévue pour le 25 février 2020, a été ajournée à cause des mesures prises par la Chine dans le contexte de la pandémie de covid-19. La rencontre n’a toujours pas pu avoir lieu. Cela dit, le dialogue sur les droits de l’homme a jusqu’ici fait ses preuves et doit être maintenu à tout prix.